«Chaque artiste crée ses précurseurs. Son travail modifie notre conception du passé autant que celle du futur». Jorge Luis Borges

mardi 30 avril 2013

Ernest Alder L'opéra concertant, chez Atma Classique




Avec L’Opéra concertant, le Trio Hochelaga explore la musique du compositeur et chef d’orchestre suisse Ernest Alder (1853-1904). Cet enregistrement présente des arrangements pour trio avec piano d’airs tirés d’opéras français du XIXe siècle, parmi lesquels on retrouve Les Huguenots de Meyerbeer, Mignon de Thomas, Werther de Massenet et Samson et Dalila de Saint-Saëns
Fondé en 2000, le Trio Hochelaga s’est très rapidement distingué sur la scène musicale canadienne comme l’un des plus importants ensembles de musique de chambre au pays. Il s’agit du dernier enregistrement du Trio Hochelaga dans sa formation originale, Stéphane Lemelin et Paul Marleyn ne sont plus membres de l’ensemble depuis l’été 2012.
ACD: 22652

Johann Gottlieb Janitsch, sonate da camera vol III chez Atma Classique




« Une éclatante réussite. Les huit membres de l'ensemble livrent ici une splendide performance toute en finesse et en intelligence de l'œuvre de Janitsch. » [à propos du vol. 2]
— Première chaîne, Radio-Canada
Notturna nous revient avec le troisième volume de la série consacrée aux Sonate da camera de Johann Gottlieb Janitsch (1708-1763). Sous la direction du hautboïste Christopher Palameta, l’ensemble au « jeu sensible et spirituel » (magazine Early Music America) mise sur la transparence et l’expressivité des instruments à vent anciens dans un répertoire peu joué et captivant. En collaboration avec ATMA Classique et la maison d’édition écossaise Prima la musica !, Notturna cultive un rapport unique avec la musique de Johann Gottlieb Janitsch.
ACD: 22626

Murray Schafer, quatuors à cordes 8-12 chez Atma Classique.




Prix Editor's Choice 2012 de la revue britannique Gramophone pour Alfred Schnittke • Quatuors à cordes 1-4

« La référence pour ce cycle de quatuors est le Kronos Quartet… Mais après avoir entendu le Quatuor Molinari jouer les mêmes œuvres, je ne pense pas que j’y retournerai.»
— Magazine Gramophone
Récipiendaire de plusieurs prix, le Quatuor Molinari présente son troisième enregistrement consacré à la musique de chambre de R. Murray Schafer. L’enregistrement de 2003 du Quatuor no 8 ‘Beauty and the Beast’ de Schafer par le Molinari a obtenu la reconnaissance de l’Académie Charles-Cros en France et a gagné le prix Opus de l’album de l‘année 2003. En 2004, ce disque a aussi reçu le prix Juno de la meilleure œuvre canadienne, prix que le Quatuor Molinari a partagé avec R. Murray Schafer, qui célébrait ses 80 ans en 2012.
Acclamé par le public et par la critique musicale internationale depuis sa fondation en 1997, le Quatuor Molinari se consacre au riche répertoire pour quatuor à cordes des XXe et XXIe siècles, commande des œuvres nouvelles aux compositeurs et programme dans ses activités des rencontres entre les musiciens, les artistes et le public.
ACD: 22672

Francesco Mancini, Concertos pour flûte à bec.


Francesco Mancini (1672-1737):
12 concertos pour flûte à bec (1725)

Corina Marti, flûte à bec
Capella Tiberina
Interprétation avec instruments d’époque

Brilliant Classics 94324
Durée : CD I : 59 min. 04 CD II : 59 min. 36
Enregistré en 2011

Quelle ironie du sort ! Le compositeur napolitain Francesco Mancini était de son vivant un compositeur d’opéras proéminent; il a composé plus de 200 cantates et environ 40 œuvres pour la scène. Mais aujourd’hui, c’est par cet enregistrement de ses concertos pour flûte à bec que nous le découvrons. Et de belle façon car la prestation de Corina Marti comme soliste fait briller de tous ses éclats une musique ensoleillée qui plaît instantanément, sans doute parce qu’elle nous rappelle celle de Vivaldi.

Pourtant, le modèle vivaldien ne s’est pas imposé à Naples au moment où Mancini a composé cette série de concertos. La preuve en est que Mancini adopta la forme à quatre ou cinq mouvements plutôt qu’à trois (vif – lent –vif). L’auteur du livret, Alessandro Lattanzi, pense même qu’il auraient été écrits dix ans avant leur publication datée de 1725. Une des caractéristiques du style appartenant à l’ancienne manière et adopté par Mancini consiste dans la présence d’un mouvement fugué.

En examinant le contenu du disque, la numérotation est intrigante. Comment se fait-il que, pour une série de douze concertos, il y en ait qui portent les numéros 13, 14, 16, 17, 18, 19 et 20 ? Pourquoi les numéros 2, 3, 4,7, 9, 11, 12 ne figurent pas ? L’explication en est donnée dans le livret qui fait mention d’une anthologie ayant rassemblé douze autres concertos d’auteurs variés. Les éditeurs à cette époque avaient aucun scrupule à publier des collections pêle-mêle.

Mais revenons à ce qui est plus important. L’interprétation transmet toute la verve rafraîchissante des mélodies, ce qui semble bien naturel pour un compositeur expérimenté dans l’art vocal. La réponse de la Capella Tiberina (cordes incluant contrebasse, théorbe, guitare baroque et percussion) est dynamique, alerte, et prend place comme un protagoniste qui donne la réplique avec assurance à la vedette principale, particulièrement dans certaines mouvements finaux où le clavecin se fait percutant avec accompagnement rythmique de guitare (concertos nos. 5, 17, 19).

Corina Marti maîtrise parfaitement les passages exigeant une motricité très vive mais il ne s’agit pas globalement d’une musique de virtuose. C’est plutôt une musique où domine l’expression d’une humeur joyeuse à tel point que certaines fugues (en terme d’écriture non pas d’interprétation) paraîtront d’un académisme convenu alors qu’au contraire les mouvements très allant, voire dansant, apporte un souffle solaire propre à chasser toute mélancolie. Certains mouvements, sinon quelques concertos complets, sont à la portée d’amateurs de flûte à bec comme bien d’autres œuvres du genre de compositeurs italiens de la même époque. En moyenne, la durée des mouvements oscille entre une minute et demie et deux minutes.

La prise de son est tout à fait acceptable et pour le prix il n’y pas de raison de se priver de toutes ces petites capsules de bonheur.

Guy Sauvé
Avril 2013









samedi 20 avril 2013

Cuscaias avec Nicolás Brizuela et Ninon Valder chez Acqua Records.


Nicolás Colacho Brizuela, guitares 7 cordes et 5 cordes
Ninon Valder, bandonéon, flûtes et voix.
Artistes invités:
Kevin Seddiki Zarb, guitarre de 6 cordes, arrangements et direction.
Johanne Mathaly, violoncelle

Voici une nouveauté intéressante de la maison de disque argentine Acqua Records, l'album Cuscaias des musiciens Nicolás Colacho Brizuela et Ninon Valder.
Le non du disque est tiré de la langue amérindienne Quichua qui veut dire travail collectif. C'est un peu l'essence de ce produit discographique, la recherche d'un dialogue, d'un contrepoint dialectique entre les deux musiciens. Le tout est très réussi,on aime l'atmosphère intime, et la diversité de couleurs que les musiciens réussissent à imprimer.
Quand la musique est une espèce de caméra sonore qui imprime non seulement, des sensations, des faits vécus, des expériences, mais aussi des idées,on n'a qu'à applaudir le résultat. Bravo pour les musiciens, bravo pour Acqua aussi.

Acqua: AQ377, à partir de Mai 2013 au Canada.

Philippe Adelfang.

Concerti per violino V "Per Pisendel" chez Naïve

Antonio Vivaldi 1678-1741
Concerti per violino vol 5
Concerti per violino et archi "Per Pisendel"
RV177, 212a, 246,370,242,379,328
Dmitry Sinkovsky, violon et direction.
Il Pomo d'Oro.

Ce disque recueille les concertos pour violon que Vivaldi a écrit à l'intention du violoniste Johann Georg Pisendel. Ce musicien accompagnait le séjour du prince- électeur Frédéric-Auguste II de Saxe à Venise. Ce fut un voyage décisif pour Pisendel qui était musicien de l'orchestre de Dresde, puisqu'il lui permit de faire la connaissance de Vivaldi, déjà connu et respecté en Europe grâce à ses concertos pour violons: L'estro armonico opus III de 1711. Pisendel se lia vite en amitié avec Vivaldi et profita du séjour pour copier de sa propre main des œuvres du Prêtre roux, c'était la façon à l'époque d’apprendre de nouvelles techniques musicales.

Les versions du violon soliste et directeur de l'ensemble Il Pomo d'Oro, Dmitry Sinkovsky sont absolument époustouflantes.On y trouve une recherche de l'éclat et de la virtuosité, tout en gardant une musicalité et une proportion hors norme. C'est un des disques les plus intéressants qui ait paru récemment sur la musique de Vivaldi, et qui sera sans doute,un jalon essentiel de L'édition Vivaldi, entreprise discographique, commencée il y a plus de 10 ans, par la maison Naive, sous la direction du musicologue Alberto Basso.
On aime de tels Vivaldi.

Merci Il Pomo d'Oro, Sinkovsky et Naïve.

Naïve: OP30538

Philippe Adlefang

dimanche 14 avril 2013

Música viajeras, tres culturas chez le label Enchiriadis

  

                                    Cuando el Rey Nimrod - Musica Ficta - Ensemble Fontegara


Musica Ficta:
Rocío de Frutos, soprano
Ana Cristina Marco, alto
Javier M.Carmena, tenor
Ensemble Fontegara:
Tamar Lalo, flûtes
Sara Ruiz, violes de gambe
Manuel Vilas, harpe
Raúl Mallavibarrena, percussion et direction.
Enregistrement, Madrid 2011.

Musique des juifs, des chrétiens et des musulmans dans la péninsule ibérique. Ce CD que je recommande chaleureusement, nous peint en 15 chansons le décors d'un lieu, d'un endroit, mais surtout d'une époque, précise et ponctuelle. Il s'agit du moment où trois civilisations font leur rencontre, après que la marée de l'islam eut acquis la plupart du territoire que représente aujourd'hui l'Espagne et le Portugal. Il me semble que cette époque fut unique au monde, ou peut-être, unique en Europe. Évidemment le choc de ce que plus-tard on appellera "la reconquête" ne se faisait pas sentir tout au début, car beaucoup de rois chrétiens, flirtaient pas mal avec cette culture arabe qui deviendra une culture unique rayonnante et de très haute qualité intellectuelle. Cette culture sera malgré elle, la porte d'entrée à la renaissance, quand les dernières bibliothèques mozarabes du territoire Al-Andalus tombent entre les mains des chrétiens. Ce sera grâce aux traductions faites par les savants juifs, que de grands textes jusqu'alors interdits, commencent à passer de mains en mains, et arrivent aux centres du savoir italiens, où ils furent étudiés en détails. 

Si vous aimez ce type de musique et si vous désirez connaître et savoir comment sonnaient ces chansons si particulières, je vous recommande ce disque à vive voix. Tout un plaisir.

Enchiriadis: EN2037.

Philippe Adelfang


lundi 1 avril 2013

Musique de chambre de Telemann par l'Ensemble Aulos chez Centaur


Georg Philipp Telemann

L'Ensemble Aulos
Christopher Krueger, flûte traversière et flûte à bec
Marc Schachman, hautbois baroque 
Linda Quan, violon baroque 
Myron Lutzke, violoncelle baroque
Arthur Haas, clavecin
Enregistrement: mai 2012.


Très beau disque de l'Ensemble Aulos, dédié à des œuvres de chambre du prolifique Telemann.
L'Ensemble Aulos a été formé en 1973.  Ce sont des pionniers aux États Unis, dans le mouvement de jouer la musique ancienne avec des instruments d'époque .

Dans le disque qui nous occupe, ils interprètent des oeuvres de chambre du compositeur allemand Telemann (1681-1767), tirés de divers recueils.

Le quatuor en sol majeur provient de sa célèbre "Musique de Table I" (1738), il nous montre le travail accompli du compositeur en créant un style de:"dialogue" des voix. On a toujours l'impression d'assister à une conversation éclairée entre parts égales.

Sixième Quatuor en mi mineur  tiré des "Nouveax Quatuors" (1738), remarquable opus de Telemann, appartenant aux célèbres "Nouveaux Quatuors", nous montre le compositeur en maître absolu des formes baroques.

Sonate en Trio en sol mineur est tiré des "Essercizii Musici" (1727), petit bijou à caractère mélancolique, avec ses mouvements chromatiques et contrapuntistes, sans doute un des sommets du compositeur.  

Sonate en Trio en mi mineur tiré de sa "Musique de Table II (1727), Son instrumentation est une rareté dans la période baroque: flûte traversière et hautbois,C'est Telemann déjà soucieux d'explorer d'autres combinaisons instrumentales.

Concerto a Quattro en la mineur, est la seule pièce de ce disque qui n'appartienne à un recueil déterminé.

Toute l'expérience et la musicalité de l'Ensemble Aulos se retrouvent ici.. Très bon choix des oeuvres, nous donnant un petit éventail du génie de Telemann dans la musique de chambre. Certainement une référence dans ce type de répertoire.

Bravo pour l'Ensemble Aulos, et merci à Centaur.

Centaur:CRC 3275

Philippe Adelfang